Marguerite Audoux à Aubigny-sur-Nère

AUBIGNY-SUR-NERE

Marguerite Audoux, orpheline, bergère, écrivaine

par Bernard-Marie Garreau

 

On connaît encore trop peu Marguerite Audoux : quelques souvenirs de dictées pour les octogénaires, ou encore le Prix Femina 1910 attribué à Marie-Claire pour ceux qui s’intéressent à cette période de la littérature… Marie-Claire, justement : le récit des dix-huit premières années dans le Cher.

Quand on ouvre le livre, la petite fille a trois ans. Nous sommes à Sancoins, au sud-est du département, où elle est née en 1863, et où sa mère vient de mourir de la tuberculose. Audoux est le matronyme, que Marguerite ne prendra que plus tard. Pour l’heure, elle s’appelle Donquichote, le nom qu’un officier d’état-civil à l’humour douteux a attribué au père, un «bâtard» né dans la Creuse des œuvres d’un châtelain et d’une servante. Armand, charpentier et grand buveur, ne supporte pas la mort de sa femme. Il abandonne ses deux filles, qui sont d’abord gardées par une tante, puis confiées à l’Hôpital général de Bourges.

L’orphelinat est donc le deuxième lieu qui va marquer la future romancière. Elle est tout de suite séparée de Madeleine, la sœur aînée, et va demeurer là de cinq à quatorze ans. Dans ces austères bâtiments, elle va combler l’affection frustrée de sœur Marie-Aimée, une jeune et jolie religieuse sans vocation, une marginale comme elle, qui «fautera» avec l’aumônier et mettra au monde un enfant – l’un des passages forts du livre (qui n’eut pas l’heur de plaire à Claudel…)…

 

Extrait de l’ouvrage : Balade en région Centre, sur les pas des écrivains (c) Alexandrines, 2013.

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