Edmond de Goncourt à Draveil-Champrosay

DRAVEIL-CHAMPROSAY

Entre 1874 et 1896, Edmond de Goncourt, l’invité
par Pierre WITTMER
(extrait)

« Dès lors toute la vie de Mme d’Étiolles se tourne à être vue, à être remarquée du Roi. Elle met à cette poursuite d’un regard de Louis XV le travail de toutes ses idées, son temps sans le compter… D’Étiolles se jette à la rencontre du Roi dans cette forêt de Sénart, rendez-vous des chasses royales ; elle s’expose à sa curiosité, elle la tente, dans le plus coquet costume … Elle passe et repasse au milieu des chevaux, des chiens, de l’escorte du Roi, comme une Diane légère et provocante, tantôt vêtue d’azur dans un phaéton couleur de rose, tantôt vêtue de rose dans un phaéton d’azur.

Le Roi la regardait, la remarquait et prenait à ce joli manège un plaisir, dont la cour causait. »

Telles sont décrites les « Rencontres de Mme d’Étiolles avec le Roi dans la forêt de Sénart », dans Madame de Pompadour, première approche littéraire d’Edmond de Goncourt avec ce massif forestier.

En 1860, Edmond de Goncourt et son frère, Jules de Goncourt, ont été les auteurs de l’ouvrage Les Maitresses de Louis XV. Après le décès en 1870, de Jules de Goncourt, dans la maison d’Auteuil, 53,  boulevard de Montmorency, où ils résidaient depuis 1868, Edmond de Goncourt en extrait Madame dePompadour. Cette publication a lieu le 9 octobre 1878. Elle est dûe à l’éditeur des auteurs du « Mouvement naturaliste et de la vie moderne », Georges Charpentier. Une autre édition suivra en 1881, et après avoir été complétée par Firmin-Didot, en 1887.

À Champrosay, ce « raconteur du passé » n’a pas possédé de maison, mais, pendant plus de deux décennies, il y fait régulièrement des séjours sur invitations de Julia et d’Alphonse Daudet : d’abord durant douze ans, au carrefour de la ferme de l’Hôtel-Dieu, dans la demeure surplombant le port de Champrosay et le pont de Ris, face à un site qui après avoir inspiré Eugène Delacroix, a été à l’origine du tableau d’Auguste Renoir les Bords de Seine à Champrosay (1876) ; puis pendant dix ans, dans leur propriété, 33, rue A. Daudet. L’écrivain devient alors « raconteur du présent » s’appuyant sur la connaissance systématique du réel.

Dans le Journal des Goncourt, Mémoires de la vie littéraire qu’Edmond a poursuivi seul après le décès de son frère, les pages liées à ses séjours de Champrosay doivent être cherchées tel que le ferait un amateur de champignons en forêt de Sénart. Isolées, à elles seules, ces pages constituent un rafraichissant « Journal d’été ». S’il s’avérait encore nécessaire de motiver ce choix de la présence d’Edmond de Goncourt parmi les écrivains de l’Essonne, il y a lieu de rappeler qu’outre les liens tissés avec différents membres de la famille Daudet-Allard, jusqu’à en devenir pour certains, le confident, il fut le parrain d’Edmée Daudet née le 29 juin 1886, fille de Julia et d’Alphonse Daudet, plus tard Madame Robert Chauvelot.

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