Les de Gaulle à Lille

LILLE

Une lignée d’écrivains : les de Gaulle,
par Michel MARCQ

(extrait)

Que de plumes dans cette famille de Gaulle ! De toutes, celle de Charles, le Général, est la plus souveraine mais d’autres ne sont point à négliger, en particulier celle de Joséphine-Marie de Gaulle, la grand-mère côté paternel, du « plus illustre des Français », celle aussi de Julien, son mari.

C’est à Lille et à Valenciennes que vécurent d’abord Joséphine-Marie et Julien de Gaulle.

Né en 1801, Julien de Gaulle, après avoir suivi des cours à l’École des Chartes, enseigna dans une modeste maison d’éducation qu’il avait fondée à Valenciennes. Dès 1834, dans les Archives historiques et littéraires du nord de la France et du midi de la Belgique, Julien commença la publication de travaux éminemment scientifiques, fruits de recherches qui semblent n’avoir guère enrichi cet archiviste-paléographe qui eut moins encore de succès avec sa maison d’éducation dont un jugement ordonna la fermeture en mars 1837. Les dernières chemises du grand-père et de la grand-mère du Général ayant été vendues aux enchères pour payer les créanciers valenciennois, c’est à Paris que le couple vécut, tant bien que mal et plutôt mal que bien, de besognes historiques, littéraires et journalistiques. De toutes celles accomplies par Julien, la plus monumentale est la Nouvelle histoire de Paris et de ses environs dont les cinq forts volumes parurent de 1839 à 1842. Dans la préface par lui donnée à cette somme, Charles Nodier y dit « son amitié » pour l’auteur dont il loue la « volonté d’être impartial et vrai », la « recherche attentive des sources » et dont il salue « les vues étendues, la haute indépendance d’esprit et d’opinion ». Nodier, hélas ! ne souffle mot des qualités d’écriture de Julien qui, cependant, ne sont pas minces. Jamais le lecteur ne peine en gravissant cette montagne d’érudition.

Joséphine-Marie de Gaulle fut un forçat de la plume. La liste de ses œuvres, dans le catalogue des imprimés de la Bibliothèque Nationale, s’étire sur quatorze colonnes, comprend quelque soixante-dix-huit titres auxquels nous pouvons en ajouter neuf dont huit parus chez Casterman à Tournai. Si la grand-mère du Général travailla pour une bonne vingtaine d’éditeurs, dont Carion à Cambrai, c’est le Lillois Louis Lefort qu’elle alimenta le plus abondamment et le plus longuement.

[…]

 

Extrait de l’ouvrage :Balade dans le Nord, sur les pas des écrivains (c) Alexandrines, février 2005

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