Pierre Mac Orlan à Péronne

PERONNE

Pieere Mac Orlan à Péronne : les reflets mélancoliques d’une « ville de combat »
par Bernard Baritaud
(extrait)

Deux événements majeurs de l’existence de Mac Orlan ont eu pour cadre la ville de Péronne et ses abords.

D’abord, il y est né, rue Saint-Fursy, le 26 février 1882, Pierre Dumarchey à l’état civil. Son père, Pierre-Edmond Dumarchey était alors, devait-il écrire dans Dans les tranchées, en 1939, un « lieutenant d’infanterie vêtu d’un pantalon rouge à bandes noires et d’un dolman noir à brandebourgs dont les galons d’or en forme de trèfle montaient jusqu’aux épaules ». Ce père était employé du Chemin de fer du nord, à Amiens, et officier de réserve. Peut-être effectuait-il, en ce début d’année 1882, une période militaire ? La famille quittera, d’ailleurs, la Somme pour la Seine-Maritime l’année suivante.

Le second événement associant la vie de l’écrivain à sa ville natale se produisit durant la Première Guerre mondiale. Pierre Dumarchey était devenu Pierre Mac Orlan, pseudonyme qu’il adopta, pour signer ses tableaux, dès 1905, probablement en référence à Orléans, où il passa, avec son jeune frère, une partie de son enfance et de son adolescence, au foyer d’un oncle devenu leur tuteur après la disparition prématurée de leur mère. Car il avait d’abord voulu être peintre, sans succès. Il avait, ensuite, publié des contes, puis ses premiers romans –La Maison du retour écœurant en 1912, Le Rire jaune en 1914– qui lui valurent, hâtivement et superficiellement, la réputation d’un humoriste. C’est donc un jeune auteur un peu connu, fréquentant les milieux littéraires, domicilié dans le seizième arrondissement de Paris, qui fut surpris par la mobilisation le 1er août 1914, alors qu’il se trouvait en vacances en Bretagne avec sa femme, Marguerite Luc, épousée en 1913. Il a, ensuite, raconté sa guerre dans plusieurs ouvrages, notamment dans Les Poissons morts, publié en 1917 dont les quatre chapitres retracent son itinéraire: « La Lorraine », « L’Artois », « Verdun » et « La Somme ». C’est en effet dans le département de la Somme, et plus précisément devant Péronne, que s’acheva son aventure militaire.

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Extrait de l’ouvrage : Balade dans la Somme, sur les pas des écrivains (c) Alexandrines, mars 2007

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