Fontvieille Daudet

Fontvieille

Alphonse Daudet, le bonheur retrouvé

par Anne-Simone Dufief

 

 

Alphonse Daudet est provençal « par nature et par art » comme disait son cher Montaigne. Né à Nîmes le 13 mai 1840, mis en nourrice à Bezouces, il quitta le Midi pour Lyon à l’âge de sept ans. Il éprouve pour Fontvieille une dilection particulière et retrace dans ses souvenirs l’histoire de son attachement pour Fontvieille et son moulin, entrés dans la mythologie daudétienne et littéraire.

Fontvieille le bonheur retrouvé

C’est à partir de l’hiver 1860 que Daudet prend l’habitude de faire des séjours dans le Midi. À cette date, il a rencontré Frédéric Mistral et il n’est pas impossible qu’allant le voir à Maillane il se soit arrêté à Fontvieille. Mais c’est en janvier 1864 que Daudet découvre Fontvieille lors d’un séjour de quatre mois chez des parents alliés de sa famille. Les Ambroy possédaient un vaste domaine rural et vivaient de façon patriarcale. Daudet évoque le château de Montauban où vivait Madame Ambroy, entourée de ses fils « quatre vieux garçons qu’on désignait encore par les professions qu’ils avaient exercées ou exerçaient encore, le Maire, le Consul, le Notaire, l’Avocat. Leur père mort, leur sœur mariée, ils s’étaient serrés tous quatre autour de la vieille femme, lui faisant le sacrifice de leurs ambitions et leurs goûts, unis dans l’exclusif amour de celle qu’ils appelaient leur « chère maman » avec une intonation respectueuse et attendrie. » Alphonse Daudet, désemparé, en proie à une crise dépressive, y a été accueilli filialement. En 1883, l’écrivain reconnu, célèbre cette hospitalité généreuse :

« Braves gens, maison bénie !… Que de fois, l’hiver je suis venu là me reprendre à la nature, me guérir de Paris et de ses fièvres, aux saines émanations de nos petites collines provençales. J’arrivais sans prévenir sûr de l’accueil, annoncé par la fanfare des paons, des chiens de chasse Miracle, Miraclet, Tambour, qui gambadaient autour de la voiture, pendant que s’agitait la coiffe arlésienne de la servante effarée, courant avertir ses maîtres, et que la « chère maman » me serrait sur son petit châle à carreaux gris comme si j’avais été un des garçons. » …

 

Extrait de l’ouvrage : Balade en Provence, sur les pas des écrivains (c) Alexandrines, mars 2012

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