Lucie Delarue-Mardrus à Honfleur

HONFLEUR

Lucie Delarue-Mardrus, la Sirène de l’estuaire
par André ALBERT-SOREL
(extrait)

Un jour d’été, je crois que nous étions au mois d’août, mes grands-parents recevaient des amis à la fin de l’après-midi dans la grande maison de Honfleur.

J’avais alors dix ou onze ans et ce jour-là, Lucie Delarue-Mardrus vint accompagnée d’une amie très chère qui habitait non loin du Pavillon de la Reine, son admirable demeure honfleuraise. Elle avait revêtu une sorte de djellaba de teinte claire dont le bas était bordé de noir, ainsi que le tour des manches, d’une ampleur telle qu’on pouvait les comparer à des ailes lorsque Lucie tendait le bras pour donner sa main à baiser. Mais j’étais surtout fasciné par ses yeux entourés d’un maquillage noir. Lorsqu’elle quitta la maison « Sorel » pour rentrer chez elle à l’heure du dîner, je dis à ma mère : « Tu ne trouves pas qu’elle ressemble à une mouette ? » Cette réflexion sembla amuser beaucoup le célèbre acteur et réalisateur Sacha Guitry venu avec Madeleine Renault qui avait une maison à Vasouy.

Aujourd’hui, je suis l’heureux propriétaire d’un autoportrait de l’écrivain qui certes est le reflet de sa beauté, mais aussi d’un autre de ses talents, car non seulement elle savait dessiner mais aussi peindre, sculpter, chanter.

Lucie était le sixième enfant d’une famille honfleuraise. Honfleur fut certes son berceau, sa passion, son inspiration, son repos, mais aussi sa solitude et son désespoir lorsqu’elle dut partir.

Née le trois novembre 1874 rue des Capucins, elle quitta en effet une première fois la « ville aux toits salés » lorsque sa famille s’implanta à Saint-Germain-en-Laye. Lucie avait alors six ans.

Quatre années plus tard, la famille loue sur la commune de Vasouy le Manoir du Breuil, entouré d’une forêt de 180 hectares.

[…]

 

Extrait de l’ouvrage : Balade dans le Calvados, sur les pas des écrivains (c) Alexandrines, mai 2004

Un commentaire sur “Lucie Delarue-Mardrus à Honfleur

  1. Duno says:

    J’ai bien connu M André Albert Sorel, qui adorait , comme moi , Lucie; Je suis devenue depuis la présidente d’une association qui se nomme les amis de Lucie Delarue Mardrus, et me souviens avec tendresse et émotion de Simone et André Albert Sorel qui me recevaient dans leur manoir à Vasouy. Temps HEureux .

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