Jean Chopinel à Meung-sur-Loire

MEUNG-SUR-LOIRE

Jean Chopinel, une carrière par les lettres au Moyen Âge

par Pierre-Yves Badel

1540 : Clément Marot envoie une épigramme à son ami Hugues Salel. Prenons le temps d’en lire les premiers vers:

De Jean de Meung s’enfle le cours de Loire.

En maître Alain Normandie prend gloire,

Et plaint encor mon arbre paternel…

Douze noms suivent, dont, pour finir, le quercynois Salel et Clément lui-même, qui ferme la marche glorieuse de poètes qui illustrèrent, illustrent et illustreront, chacun pour sa part, sa terre natale.

« De Jean de Meung s’enfle le cours de Loire » : à bien entendre ce vers plein, superbement rythmé, comment ne pas partager l’orgueil dont la Loire est gonflée ? Elle, en qui nous avons l’habitude de voir le dernier fleuve sauvage de France, aux sables périlleux et aux crues redoutables, s’est apaisée, grosse du premier poète dont Marot ait gardé le souvenir, pour accoucher de Jean Chopinel. Comme si elle obéissait aux vers du Roman de la Rose dans lesquels son auteur s’est plu à faire annoncer par le dieu d’Amour sa propre naissance : « Puis [après la mort de Guillaume de Lorris] viendra Jean Chopinel, au cœur gai, au corps agile, qui naîtra sur la Loire à Meung et qui, le ventre plein ou creux, me servira toute sa vie sans réserve ni retenue » ! Comme si avec cette naissance le fleuve illustrait par avance un thème majeur du Roman de la Rose, qui est un hymne à la fécondité de Nature ! …

Extrait de l’ouvrage : Balade en région Centre, sur les pas des écrivains (c) Alexandrines, 2013.

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