Philippe Le Guillou à Morlaix

LE FAOU, MORLAIX
Philippe Le Guillou, finistérien dans l’âme,
par Yves Loisel
(extrait)

On peut s’étonner d’entendre Philippe Le Guillou affirmer haut et fort qu’il est un provincial dans l’âme. Voilà, en effet, un écrivain qui, depuis 2002, occupe le poste d’inspecteur général de l’Éducation nationale, a son bureau au ministère et vit à Paris. Et pourtant il n’en démord pas : « Je suis un écrivain breton et plus encore : finistérien », insiste-t-il.
C’est que l’homme n’est pas mondain : plutôt solitaire, il aurait même tendance à éviter cocktails et soirées ; et s’il reconnaît se plaire de plus en plus à Paris où il a ses amis, ses lieux de prédilection et ses rites, il avoue qu’à Saint-Germain-des-Prés ou Montparnasse, trop emblématiques, à son avis, du Paris intellectuel, il préfère de beaucoup le quartier du Sentier, où il habite, et celui des halles et de l’église Saint-Eustache, où il se rend régulièrement pour écouter les grandes orgues.
En tout cas, dès qu’il le peut, le week-end et pendant les vacances scolaires, Philippe Le Guillou prend le train à Montparnasse – il ne sait pas conduire – et revient en Bretagne, où se trouvent ses racines, ses sources profondes, le terreau qui a nourri l’essentiel de son œuvre.
Né en 1959 au Faou, c’est dans cette petite commune des bords de l’Aulne qu’il a passé les moments les plus merveilleux de son enfance, enchanté par la présence de ses deux grands-pères : l’un, volubile, qui racontait facilement des légendes et des histoires de loups ; l’autre, silencieux et secret, qui avait pourtant eu une vie d’aventures maritimes plus riche. C’est là aussi, dans le grenier des grands-parents, que l’enfant apprend à rêver, à s’inventer des vies et des personnages, qu’il construit son imaginaire.
Au Faou, se dresse aussi, baignée par la rivière, une petite église aux vitraux flamboyants, dont l’un, en particulier, représente saint Pol terrassant deux dragons, ce qui lui inspirera son premier roman L’inventaire du vitrail. Non loin de là, surtout, s’élève l’église de Rumengol, dont le retable baroque, réalisé par les ébénistes de la Marine royale, fascine le petit garçon et lui donne le sens du sacré qui ne le quittera pas.

[…]

 

Extrait de l’ouvrage : Balade en Bretagne Nord, sur les pas des écrivains (c) Alexandrines, mars 2011.

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