Michel Chaillou à Nantes

NANTES

Michel Chaillou : à Chantenay, la partie murmurée de l’enfance,
par Daniel Morvan
(extrait)

« On va s’en tirer, répétait Éva.
S’en tirer ? Mais à quel prix que je paie encore ? »
1945

Michel Chaillou se promène dans les faubourgs de ses vies, l’œil prompt à saisir les ombres. Combien est-il ? Combien de vies se tiennent-elles dans ce grand corps qui hésite entre l’aristocratie italienne et la paysannerie vendéenne ? Combien de bagues d’argent ces mains portent-elles, comme en portait son grand-père gitan ?

Il est né le 15 juin 1930. « Je vis le jour rue de l’Arche-Sèche, au cœur fou de Nantes. »

Dans ses livres, il y a un autre lui-même : Samuel Canoby, personnage de La Vie privée du désert (c’est du désert intérieur qu’il parle), La Croyance des voleurs, 1945 et Mémoires de Melle. Samuel Canoby vient d’Élise Canoby Orliac, peintre connu en son temps, son ancêtre. Cette trisaïeule, Élise, peintre à portraits, célèbre sous le Troisième Empire, épousa Achille Orliac, un ténor d’opéra. « Michou » se souvient de cette « folie » nantaise dont avait hérité la famille de sa mère, près du parc de Procé. L’endroit a été détruit depuis, et transformé en lotissements. « J’avais six ou sept ans quand le Tour de France est passé aux pieds de ses murs moussus. J’étais fou de joie de voir en chair et en os ces coureurs dont je collectionnais les vignettes, comme le Breton Jean-Marie Gosmat ! »

Un généalogiste des plus chevronnés y perdrait son latin : une famille d’aristocrates italiens trouvant refuge dans la France de Robespierre, une grand-mère châtelaine enlevée par un clown…

[…]

 

Extrait de l’ouvrage : Balade en Loire-Atlantique, sur les pas des écrivains (c) Alexandrines, février 2009

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