POURRIÈRES Germain Nouveau

POURRIÈRES

Germain Nouveau, le clochard céleste
par Dominique Goedert
(extrait)

 

 

Germain Nouveau naît en 1851, à Pourrières. Orphelin très jeune, il est cependant bon élève, passe son baccalauréat avec succès et obtient le premier prix de dessin au Concours général. Il part alors à Paris, où il est accueilli par Raoul Gineste, un Provençal de Fréjus qui le met en relation avec Jean Aicard, assidu du Parnasse.

Mais Nouveau trouve le Parnasse trop bourgeois. Il adhère au groupe des « Vivants » aux côtés de Jean Richepin, Jean-Louis Forain, Paul Bourget, assiste aux « Dîners des Vilains Bonshommes », participe à l’Album Zutique. Il mène ce qui, pour lui, est la vie d’artiste : bohême, alcool, femmes…

Début 1874, il accompagne Rimbaud à Londres où ils cohabitent quelque temps, dans la misère le plus souvent ; il aide à recopier certains poèmes des Illuminations, comme « Villes » et « Métropolitain ». Puis, comme toujours, Rimbaud s’en va.

C’est à propos d’Arthur Rimbaud que Verlaine, à sa sortie de prison, contacte Germain Nouveau qu’il présente ensuite à Ernest Delahaye, l’ami d’enfance de Rimbaud. Tous trois vont correspondre pendant de longues années. Durant sa détention, Verlaine est devenu chrétien. Prosélyte, il convertit Nouveau, dont le comportement change radicalement. Pour l’un comme pour l’autre, vont dès lors alterner des périodes de religiosité intense et de libertinage. On voit ainsi naître La Doctrine de l’amour, recueil fort édifiant moralement, et, deux ans plus tard, Les Valentines, recueil léger, osé, cru parfois, qui connaît un accueil public enthousiaste.

Revenu à Pourrières, où il fréquente Marguerite Negrel, Nouveau songe à ressusciter les chansons populaires provençales qu’il veut traduire en français. Mais ce projet n’aboutit pas et Nouveau repart à Paris. Il visite, à Amettes, la maison de saint Benoît-Joseph Labre et il est impressionné par ce moine mendiant, bien connu des Provençaux pour avoir séjourné dans la grotte de Chicalon, près d’Aix-en-Provence.

[…]

 

Extrait de l’ouvrage : Balade dans le Var, sur les pas des écrivains (c) Alexandrines, février 2010.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

https://www.alexandrines.fr/

sugar rush slot