Georges Courteline à Tours

TOURS

Georges Courteline, « notre Molière de poche »

par Gérard Coulon

 

« Tourangeau, enfin, à tel point que pas un Tourangeau au monde ne pourrait élever la prétention d’être plus Tourangeau que moi ! » Ainsi s’exclame Georges Courteline lors d’une soirée poétique  à Tours en 1898. Cette déclaration d’amour à sa ville natale scelle une certitude : sa vie s’enracine bien dans cette Touraine qu’il a tant chérie ! Pourtant, cet attachement indéfectible ne manque pas d’être paradoxal. Courteline vécut, en effet, presque sa vie entière à Paris. Nourrie par l’éloignement, sa fidélité à la Touraine s’en trouva constamment fortifiée.

Né le 25 juin 1858 chez ses grands parents rue de Lariche – aujourd’hui rue Georges Courteline – il partage son enfance entre Tours et Paris où résident ses parents, qu’il rejoint définitivement vers l’âge de cinq ans. Ce n’est qu’un demi-siècle plus tard, en 1914, au début de la Grande Guerre, qu’il quitte la capitale pour se replier en Touraine. Il a 56 ans et séjourne d’abord à  Noizay puis à Rochecorbon et enfin à Tours. Il y reste jusqu’en 1916 puis y revient quelques mois en 1917. L’écrivain célèbre qu’il est devenu (mais dont l’œuvre est déjà écrite), assouvit  sa passion pour les brasseries et les bistrots. Devant une chope de bière, l’humoriste féroce joue à la manille ou au bridge tous les après-midi au Café de la ville, rue Nationale. Il se fait le « piéton de Tours », arpentant avec son épouse Marie-Jeanne les bords de Loire et les grands boulevards en évoquant, selon ses propres termes, « les chères ombres de ceux qui ne sont plus »…

 

Extrait de l’ouvrage : Balade en région Centre, sur les pas des écrivains (c) Alexandrines, 2013.

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