Jean-Baptiste Lamarck à Bazentin

BAZENTIN

Jean-Baptiste Lamarck, l’inventeur de la Biologie
par Yves Delange
(extrait)

C’est au sein d’une famille picarde de tradition militaire que Jean-Baptiste Lamarck vit le jour le 1er août 1744 à Bazentin, village dont l’origine remonte à l’époque carolingienne. Il ne reste plus de témoignages des richesses du passé, tant les guerres au cours des siècles ont dévasté cette région. Marie-Françoise de Chuignolles sa mère appartenait à la grande famille des Fontaine de Picardie. Son père Philippe -Jacques de Monet de la Marck, lieutenant au régiment de Conty-Infanterie était le petit-fils d’un cadet de Gascogne, Baron de Monet de La Marck de Saint-Martin originaire de Bigorre, venu s’installer au XVIIe siècle en Picardie. Là, il se maria avec Catherine de Fécamp dont la dot fut constituée par la seigneurie de Bazentin-le-Petit. Onzième et dernier enfant, Jean-Baptiste avait pour prénom celui d’un saint dont une relique exceptionnelle, la partie antérieure de la tête, avait été retrouvée dans les ruines d’un ancien palais de Constantinople et déposée en 1206 dans la cathédrale d’Amiens. Le destin de cet enfant comme celui de ses frères, devait être lié aux guerres. L’aîné Louis-Philippe fut page du roi tandis que Jean-Antoine, lieutenant au régiment de Laval, avait été fait prisonnier aux Pays-Bas et il mourut à l’âge de dix-sept ans, suite à ses blessures. Mais, comme c’était souvent le cas pour les cadets dans la noblesse peu nantie, ses parents ne purent attribuer à leur dernier-né une pension suffisante et décidèrent de le vouer à l’état ecclésiastique.

C’est ainsi qu’en 1755, Jean-Baptiste fut mis en pension dans la très modeste école des capettes d’Amiens, placée sous l’autorité des jésuites. Mais la vocation religieuse lui était totalement étrangère; il regrettait le temps des équipées à cheval en compagnie de son père ou de ses frères vêtus de brillants uniformes, à Bazentin au retour de leurs campagnes militaires. Le plus souvent reclus entre les murs de l’austère collège, il aurait voulu s’échapper vers les bois et les garennes, vers ces marais de la Somme peuplés de cygnes, de colverts, de foulques et de grèbes. Il se rappelait les joyeuses fêtes marquant la fin des moissons, quand apparaissait dans les fermes l’ultime chariot portant un arbrisseau planté en signe de liesse dans les dernières bottes de céréales.

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Extrait de l’ouvrage : Balade dans la Somme, sur les pas des écrivains (c) Alexandrines, mars 2007

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