Charles Bourgeois à Hirson

HIRSON

L’Aisne, de la Thiérache aux bords de la Marne, avec Charles Bourgeois
Par Bernard JOURDAN
(extrait)

« Je veux dire combien est belle et attirante cette charnière aquatique et forestière, dont l’un des pans invite aux calmes séjours de la Wallonie, tandis que l’autre s’éclaire des feux tourmentés de l’Ardenne mystique. Je veux dire comment, procédant de ces deux horizons si divers, la Haute-Thiérache, mon pays de franche et saine naissance, acquiert une symbolique douceur, confusément tissée de légende et de labeur, de richesse et de guerre… »

Quelques lignes suffisent pour évoquer la vie de Charles Bourgeois. Il est né dan un village, il a vécu plus de trente ans dans un autre village où il repose. Le premier, Mondrepuis, lui inspira surtout des poèmes, le second, Epaux-Bézu, est à l’origine de nombreux dessins. Même département, point du tout les mêmes paysages. Au nord de l’Aisne, Mondrepuis est de pâtures, d’herbages, de forêts, d’étangs, de maisons de briques rouges. Au sud du département Epaux-Bezu est de maisons grises, grandes fermes, vastes domaines, blé, pommes de terre, de lumière douce (la Marne coule au voisinage).Le climat, moins rude y permettait la vigne, cela fait à peine un siècle, tradition qui s’est perdue. Mais la Route du Champagne n’est pas si loin.

Les paysages ne sont pas les mêmes, les gens ne sont pas les mêmes. Mondrepuis c’est le pays des origines. Epaux Bézu c’est le paysage où l’on apprit à aimer des choses. Ce n’est jamais que du prêté. A Mondrepuis Charles possédait par hoiries, une maison et des pâtures. A Epaux il vécut trente ans dans la maison d’école. Curieusement Epaux est à courte distance de Château-Thierry (où naquit La Fontaine), de la Ferté-Milon (où naquit Racine), de Villeuve-sur-Fère (où naquit Paul Claudel).

Dans ce village il enseigna trente ans, de toute son âme. Activités scolaires et péri-scolaires, fêtes, arbres de Noël, voyages de fin d’année, jumelages, échanges scolaires, imprimerie à l’école, bibliothèque et musée scolaire, exposition annuelle « au château », sans compter les cérémonies du 14 juillet, du 11novembre, la fête locale, le stand de tir, la compagnie d’archers, les coûteux aléas d’un bouquet provincial et les mille incidents de la vie rurale : Charles était un des personnages les plus connus de la ville et des environs de Château-Thierry.

[…]
Extrait de l’ouvrage : Balade dans l’Aisne, sur les pas des écrivains (c) Alexandrines, mars 2007

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