SOLLIÈS-TOUCAS Monnier

SOLLIÈS-TOUCAS

Thyde Monnier et la vallée enchantée,
par Colette Comba
(extrait)

 

 

Fille d’une corsetière et d’un homme d’affaires, la romancière Mathilde Monnier, de son nom d’écrivain Thyde Monnier, est née à Marseille en 1887. Elle meurt à Nice en 1967, à près de 80 ans. Son œuvre abondante, poèmes, contes, nouvelles, essais, romans, est aujourd’hui presque oubliée après avoir connu un grand succès populaire. Femme courageuse, libre et indépendante, ardente féministe, il aura fallu à Thyde Monnier deux mariages, deux divorces et, jusqu’à l’âge de 50 ans, une grande ténacité, pour se reconquérir, devenir elle-même et connaître soudain la gloire avec son premier roman, La Rue courte (1936), que Giono l’engagea à écrire et l’aida à faire publier.

Les romans de Thyde Monnier ont tous pour cadre des paysages de la Provence et pour personnages des hommes et des femmes de ce terroir. Ainsi, l’intrigue de sa saga, Les Desmichels, composée d’une suite de sept romans, se situe aux environs de Solliès-Toucas. Dans les années 1970, cette saga a fait l’objet d’une suite télévisée qui connut un grand succès sous le titre de Nans le Berger, puis d’une réédition en DVD, sous le même titre.

C’est à la suite de graves problèmes de santé survenus après deux grossesses malheureuses que Thyde Monnier fut amenée à découvrir et à aimer le village varois de Solliès Toucas. Au printemps 1914, le médecin qui la soigne exige un séjour à la campagne. Un ami de la famille, l’abbé Marius, conseille ce village de la vallée du Gapeau. Mathilde s’y rend début mai. Elle y fera d’autres séjours, mais durant ces trois premiers mois à Sollès Toucas s’accomplit ce qu’elle nomme « le miracle», d’où surgira tout le cycle des Desmichels.

Durant ce séjour,elle va revivre là « une enfance neuve », en totale communion avec une nature préservée, dans la liberté et l’insouciance retrouvées. En compagnie de trois adolescentes de douze ans plus jeunes qu’elle, elle fait d’inoubliables courses dans les collines, pêche aux écrevisses, se plonge nue dans les eaux fraîches du Gapeau et effectue de « fructueux chapardages » dans les vergers alentours.

[…]

 

Extrait de l’ouvrage : Balade dans le Var, sur les pas des écrivains (c) Alexandrines, février 2010.

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