Maurice Rollinat à Fresselines

FRESSELINES

Maurice Rollinat. L’impérieux retour au pays,
par Jean-Claude Bray
(extrait)

« La biche », ou un petit air de patrimoine scolaire :

La biche brame au clair de lune
Et pleure à se fondre les yeux,
Son petit faon délicieux
A disparu dans la nuit brune

Je termine souvent mes soirées contées par un hommage en forme de devinette au poète de Fresselines. J’ai ainsi pu constater qu’il y a quelques décennies, dans toutes les régions de France, on apprenait ces vers et qu’on les a retenus. La deuxième strophe est encore bien présente :

Pour raconter son infortune
À la forêt de ses aïeux…

Quant à la troisième, la plus angoissante, qui porte peut-être le plus la marque de son auteur, les années l’ont effacée :

Mais aucune réponse aucune
À ses longs appels anxieux.

Cet oubli n’a rien d’étonnant. On a tellement ressassé les débuts de poèmes qu’ils ont fini par s’imprimer dans les mémoires. Les fins n’ont pas eu cette chance. Disparu également, comme le petit faon, le nom de l’auteur. On en cite souvent d’autres, Carême, Fombeure, avec ce prénom qu’ils avaient en commun : Maurice. Signe qu’il suffirait d’un rien pour que s’ouvre tout entière la porte du souvenir. Parfois une ancienne institutrice, sans même avoir à chercher, donne la réponse : Maurice Rollinat. C’est qu’elle a tant de fois copié ce poème, tant de fois écrit ce nom sur le tableau noir !

[…]

Extrait de l’ouvrage : Balade en Limousin, sur les pas des écrivains (c) Alexandrines, mars 2009

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